La vie est trop courte
ou «profitez en tant qu’il en reste», sur les sites de rencontres...
A chaque fois que j’entends Berbert du marché en bas s’époumoner «dépêchez-vous, y en aura pas pour tout le monde», je sais qu’il est 12 heures 30, et qu’il lui reste encore quelques salades flétries qu’il ne veut pas remballer, parce qu’elles ne passeront pas le week end. Eventuellement, il fera des lots...
Mais qui donc accepte de se considérer comme une salade flétrie, et de supplier le premier chaland qui passe?
Statistiquement, dans nos contrées privilégiées, la quinquagénaire est tout juste à l’aube du troisième tiers de sa vie.
Le premier tiers est de fait écorné, les premières années d’une existence sont généralement consacrées à toutes sortes de docilités, et à la collecte plus ou moins laborieuse des différents visas réputés indispensables. Du «mouche ton nez et dis bonjour à la dame» au «passe ton bac d’abord», le premier tiers de vie se passe à se faire juger, évaluer conforme (ou pas) au moule.
Le second tiers est celui de la lutte, de la compétition, de la course. C’est qu’il faut réussir, ma bonne dame, réussir sa vie de couple, réussir ses enfants, réussir sa vie professionnelle, faire la tarte Tatin mieux que Belle Maman, déposer à la même heure Cunégonde à son cours de danse et Childéric à sa séance de judo, et prouver au bureau que, nonobstant deux futurs cotisants à la retraite à la maison avec la varicelle, assister à une réunion à 18 heures ne pose aucun problème. Et le soir venu, elle était fraîche et rieuse ?
Le troisième tiers déroule à perte de vue ses promesses, le droit de rouler pour soi, d’être soi-même, égoïste avec délectation ou altruiste par choix...
Avoir le temps, avoir son temps, prendre son temps, et aussi, avoir le choix de le perdre si on veut musarder en route... vivre... enfin !
Et "ils" voudraient assombrir ces instants ? Que nenni, tristes rabat-joie, laissez moi les savourer!
... et Mâme Michu de se lover douillettement seule sous sa couette, en se demandant à qui Bebert a fourgué ses salades...
A chaque fois que j’entends Berbert du marché en bas s’époumoner «dépêchez-vous, y en aura pas pour tout le monde», je sais qu’il est 12 heures 30, et qu’il lui reste encore quelques salades flétries qu’il ne veut pas remballer, parce qu’elles ne passeront pas le week end. Eventuellement, il fera des lots...
Mais qui donc accepte de se considérer comme une salade flétrie, et de supplier le premier chaland qui passe?
Statistiquement, dans nos contrées privilégiées, la quinquagénaire est tout juste à l’aube du troisième tiers de sa vie.
Le premier tiers est de fait écorné, les premières années d’une existence sont généralement consacrées à toutes sortes de docilités, et à la collecte plus ou moins laborieuse des différents visas réputés indispensables. Du «mouche ton nez et dis bonjour à la dame» au «passe ton bac d’abord», le premier tiers de vie se passe à se faire juger, évaluer conforme (ou pas) au moule.
Le second tiers est celui de la lutte, de la compétition, de la course. C’est qu’il faut réussir, ma bonne dame, réussir sa vie de couple, réussir ses enfants, réussir sa vie professionnelle, faire la tarte Tatin mieux que Belle Maman, déposer à la même heure Cunégonde à son cours de danse et Childéric à sa séance de judo, et prouver au bureau que, nonobstant deux futurs cotisants à la retraite à la maison avec la varicelle, assister à une réunion à 18 heures ne pose aucun problème. Et le soir venu, elle était fraîche et rieuse ?
Le troisième tiers déroule à perte de vue ses promesses, le droit de rouler pour soi, d’être soi-même, égoïste avec délectation ou altruiste par choix...
Avoir le temps, avoir son temps, prendre son temps, et aussi, avoir le choix de le perdre si on veut musarder en route... vivre... enfin !
Et "ils" voudraient assombrir ces instants ? Que nenni, tristes rabat-joie, laissez moi les savourer!
... et Mâme Michu de se lover douillettement seule sous sa couette, en se demandant à qui Bebert a fourgué ses salades...
